Journée recherche (apm) & associés / TRIBU à l’Académie du Climat

A travers des présentations croisées d’opération d’(apm) & associés et de TRIBU la matinée a été l’occasion de partager nos retours sur des sujets techniques récurrents et chers à nos pratiques : stratégies de réhabilitation, ventilation naturelle, réemploi.
Après un déjeuner collectif à la Buvette de l’Académie, nous avons partagé nos questionnements autour de thématiques plus transversales comme “Intégrer des sujets de recherche dès le concours”, “Faire mieux avec moins”, “Valoriser les critères du durable au service de la pérennité”. Le tout rythmé par des débats mouvants, ou brainstorming via l’application Wooclap. Ces outils collaboratifs nous permettant de mettre en valeur, la diversité de nos points de vue, et toutes les nuances qui constituent nos engagements communs.

On en retient, au-delà du plaisir de (re)découvrir des opérations le plus souvent co-construites, de multiples enseignements et certains points à partager.  

Voici les principaux enseignements sur la thématique du réemploi :

-    Recourir à un bureau de contrôle pour fiabiliser les caractéristiques d’une ressource candidate au réemploi. On pense souvent à une mission couteuse et laborieuse mais parfois le test est simple et un simple examen visuel d’un échantillon représentatif d’un lot homogène permet de délivrer un précieux sésame qui va fluidifier grandement la démarche. Alpes Contrôles le propose par exemple via son PASS REemploi.

-    Penser à recourir aux essais de mise en charge sur le sujet du réemploi des structures existantes. Par exemple, devoir renoncer à réemployer des fermes existantes car on ne peut pas les justifier par le calcul peut être très frustrant. Rappelons-nous que le calcul est un outil d’anticipation pour éviter la réalisation d’essais. Ainsi, l’essai doit être envisagé si le calcul n’est pas bon. Mieux vaut parfois sacrifier un élément par un test de résistance à la rupture si cela permet de vérifier que la conservation et la réhabilitation sont possibles.

-    Conseiller son maitre d’ouvrage sur le recours aux marchés public de fournitures, en alternative sur certains lots ou/et ouvrages. Ils offrent la possibilité d’intégrer des critères environnementaux spécifiques, comme une origine.

-    Associer les fabricants aux essais pour donner une seconde vie à leurs produits. Un exemple de circularité réussi nous a été présenté à travers l’opération des Bretonnières à Angers, par Olivier Helary (apm&associés). Des gardes corps métalliques provenant d’'une opération en rénovation du bailleur partenaire de l'équipe (la Soclova) y seront réemployés, après remise en état. A l’heure de la mise en place de la REP (Responsabilité Elargie des Producteurs) pour les produits et matériaux de construction, c’est un bon présage que le fabricant de garde-corps prenne lui-même en charge les essais nécessaires à la remise sur le marché d’une de ses anciennes gammes de garde-corps et étudie en parallèle la comptabilité avec ses nouvelles pièces de fixation.

-    Le réemploi, c’est avant tout une synergie d’acteurs qui nécessite un temps d’échange : La présentation de la Réhabilitation des bâtiments X et I-I’ de la Manufacture des Tabacs de Riom par Eline Salou (TRIBU) nous a rappelé que le réemploi, c’est aussi l’occasion de se saisir des opportunités rencontrées lors du chantier, pas forcément anticipées, comme ici dans un chantier de réhabilitation, à travers les chevrons réusinés, les tuiles déposées, triées. Mais aussi via un « réemploi dérivé », par exemple des profilés chaudronnés déposés et mis en œuvre dans les espaces extérieurs pour aider à soutenir les terres végétales au-dessus des casiers de rétention des eaux de pluie en limitant la quantité de remblais. C’est aussi cela, le réemploi au sens large, saisir les opportunités sur le chantier, être présent pour rencontrer les acteurs et si d’aucuns cherchent à réduire la mission environnementale en suivi de chantier, tenir bon et défendre ce temps dédié, surtout dans les projets de réhabilitation, où les opportunités de réemploi in situ sont souvent dynamiques.

Le lendemain, deux visites d’opérations étaient prévues, la visite de l’école élémentaire d’Achères, en ventilation naturelle double flux et celle de James Baldwin - Médiathèque et Maison des Réfugiés, à Paris.

Prendre un peu de recul, partager ses questionnements entre acteurs complémentaires, un peu en dehors du temps du projet, pour repartir vers de nouveaux projets avec une énergie décuplée est à la fois un luxe et une nécessité. On en profite au passage, pour remercier une nouvelle fois, l’équipe (apm) & associés et en particulier Mélodie Hameau & Quentin Eygreteau pour l’organisation de cette journée, et leur invitation.