3 clefs pour comprendre la chaleur en ville face au changement climatique
Le phénomène d’Ilot de Chaleur Urbain (ou ICU) n’est qu’une partie de la problématique de la chaleur en ville. Nous vous proposons 3 clefs pour mieux comprendre les phénomènes en jeu afin d’adapter les bâtiments, les espaces publics aux fortes chaleurs et définir des stratégies de rafraichissement urbain efficaces et pérennes.
Le phénomène d'îlot de chaleur, la nuit ©TRIBU
Au départ, il y a le changement climatique qui touche l’ensemble des territoires du globe
Le changement climatique est un phénomène planétaire qui se répercute à toutes les échelles et qui se caractérise en France métropolitaine notamment par l’augmentation des températures moyenne et l’augmentation de la fréquence et intensité des vagues de chaleurs. Tous les territoires, urbains et ruraux, sont concernés.
Pour les personnes sensibles (plus de 65 ans, nourrissons, enfants de moins de 4 ans, femmes enceintes, personnes malades…), une vague de chaleur présente un risque de déshydratation et d’hyperthermie parfois mortelle.
Extrait de "Rafraichir les villes, des solutions variées" ADEME ©TRIBU
En été, l’îlot de chaleur urbain, c’est plutôt le soir et la nuit
L’effet d’îlot de chaleur urbain se caractérise par des températures plus élevées en ville par rapport à la campagne environnante. En hiver, l’effet d’îlot chaleur urbain est très marqué mais il a plutôt des effets positifs comme la réduction des besoins de chauffage et le refuge de la biodiversité. En été, l’îlot de chaleur urbain est mesurable principalement en soirée et la nuit avec des différences de températures de 3 à 8°C entre les zones urbaines et les zones rurales. Les habitants des centres urbains ont des difficultés à bénéficier de la fraicheur nocturne pour rafraichir leur logements, reposer leur métabolisme ce qui augmente leur vulnérabilité aux épisodes de canicules.
Extrait de "Rafraichir les villes, des solutions variées" ADEME ©TRIBU
Le ressenti de la chaleur n’est pas qu’une question de température
Au-delà de la température de l’air, les usagers des espaces publics ont un ressenti de la chaleur plus ou moins important en fonction de l’exposition au soleil, de la vitesse du vent, le rayonnement des surfaces environnantes, de l’hygrométrie, mais aussi en fonction de leur type d’activité physique, leur métabolisme. Ainsi pour une même température d’air, la température ressentie peut varier de 10°C UTCI si l’individu est à l’ombre ou au soleil. Une forte exposition au soleil et à la chaleur en journée, c’est aussi des risques de cancer de la peau (liés aux UV), des risques d’hyperthermies, de déshydratations pour les plus fragiles et ceux qui ont une activité physique.
© TRIBU
Au regard de ces 3 enjeux imbriqués, il existe une diversité de solutions pour rafraîchir les villes, à l’échelle territoriale comme à l’échelle des bâtiments et des espaces publics.
Le recueil de l'ADEME "Rafraichir les villes, des solutions variées" que nous avons rédigé avec le Cerema en 2021 propose 19 solutions de rafraichissement urbain.
Nous accompagnons les collectivités dans la définition de leur stratégie de rafraichissement urbain, en établissant un diagnostic de la surchauffe urbaine partagé avec les services techniques.
Pour mieux comprendre les différentes méthodes de diagnostic, nous avons rédigé en 2017 le recueil de l'ADEME "Diagnostic de la surchauffe urbaine : méthodes et applications territoriales" en partenariat avec Marjorie MUSY.