L’urbanisme bioclimatique est une solution pour concevoir des bâtiments et des villes plus adaptés à leur environnement immédiat et leur climat. Il s’agit ainsi de réduire les besoins en énergie et maximiser les apports naturels. A l’aide de trois exemples, le reportage présente l’apport du vent dans la conception des villes et des bâtiments pour rafraichir l’air naturellement.
Schéma bioclimatique © TRIBU / H.Marie
La quartier Rive gauche à Montpellier est conçu de manière à optimiser la circulation des vents permettant de espaces publics confortables en toute saison. Pour cela, la réflexion sur le climat méditerranéen a été poussé très loin dès le commencement des études en 2007. Le plan masse, l’implantation et la forme des bâtiments, et du végétal, sont optimisés pour prendre en compte les vents (mistral et tramontane), favoriser l’ensoleillement en hiver, et tirer parti de la proximité des bords du Lez et de la trame végétale et de fraîcheur qui s’y développe.
(gauche) Plan masse - (droite) Synthèse des enjeux, 2009 (source : Pierre Tourre architecte urbaniste, TRIBU, Marc Richier paysagiste)
La conception urbaine du projet est le fruit d’un arbitrage délicat entre confort d’hiver et confort d’été par le biais d’un diagnostic fin des avantages et contraintes du site. Les résultats sont là : des ambiances urbaines confortables en toute saison permettant de limiter la température dans la rue et les bâtiments limitant ainsi l’usage de la climatisation.
Zone ouverte : illustration du confort d’été, et du confort © TourreSanchis, TRIBU, Marc Richier paysagiste (extrait du Cahier de prescriptions architecturales, paysagères et environnementales de la ZAC Rive gauche, 2013)
A contrario d’une conception bioclimatique, il y a des exemples d’urbanisme qui ne prennent pas en compte la circulation de l’air. Illustration avec l’aménagement du quartier de la Défense : « L’hiver est extrêmement fort, glacial, redirigé en permanence au ras du sol par les immeubles. L’été, les canicules, sont difficile à supporter, pas la moindre brise, un sol minéral et les vitres [des immeubles] qui amplifient la chaleur » nous explique la journaliste Tiphaine Leproux.
Circulation du vent dans l’aménagement du quartier de la Défense @ Reportage TF1
L’architecte Philipe Madec présente le grand geste architectural qui a révélé le potentiel bioclimatique de la médiathèque James Baldwin à Paris livrée cette année. Ce projet aménagé avec le déjà-là, se développe autour d’un patio qui permet d’apporter air et lumière au cœur du bâtiment : cette cour abritée crée une dépression favorisant le courant d’air naturel à travers les espaces de consultation. Les murs en terre coulée à l’intérieur de l’extension en construction bois aident à maintenir une température confortable en été.
La ventilation naturelle dans la médiathèque et son puits dépressionnaire © TRIBU G. Samé
Le reportage se termine par la présentation du fonctionnement des tours attrape-vent iraniennes, les bagdirs qui fonctionne depuis 3000 ans.
Fonctionnement d’un bagdir en Iran © TF1
Ce reportage diffusé sur un média connu et à une heure de grande audience met en lumière l’un des aspects du bioclimatisme pour penser les villes et bâtiments démontrant que des solutions existent (déjà) et pour certaines depuis très longtemps. Enchantons-nous que nos pratiques pour concevoir et ménager nos espaces de vie basées sur le bioclimatique soient partagées au plus grand nombre.
Voir le reportage sur TF1, "Des courants d'air pour rafraichir la ville, TF, JT 20 heures, 16/11/2024. Journaliste: Tiphaine Leproux
En savoir plus sur la Médiathèque James Baldwin à Paris à partir sur site Ekopolis